Le procureur croyait qu'un greffier l'avait volé
mardi 04 septembre 2007
Le procureur croyait qu'un greffier l'avait volé
RENNES. - Ambiance tendue, hier, à l'audience d'installation de huit magistrats au tribunal de grande instance de Rennes. Le président expose les grandes options de sa juridiction. Puis, le procureur s'apprête à prendre la parole. Alors, les trente greffiers se lèvent et sortent. Grand froid dans la salle. Un tract est distribué pour expliquer cette colère.
Lundi 20 août, à la cité judiciaire, Hervé Pavy, procureur de la République, s'aperçoit qu'il n'a plus son portefeuille. Il se précipite vers les toilettes, au 4e étage, où il pense l'avoir laissé, sur les lavabos. Il croise un greffier qui sort des WC. À l'intérieur, pas de portefeuille. C'est la police qui le retrouvera, quelques heures plus tard, dans les toilettes du rez-de-chaussée. Mais les 250 € qu'il contenait ont disparu.
Le lendemain, mardi, le greffier est prié de suivre des policiers au commissariat. Ils le soupçonnent d'avoir volé l'argent. Le greffier nie vigoureusement. Une perquisition est effectuée à son domicile. Après sept heures de garde à vue, il ressort libre, mais les poursuites ne sont pas interrompues.
Elles le seront quand, au terme d'une enquête exemplaire, la police interpelle le coupable, à Lille. Le 20 août, ce voleur récidiviste est à la cité judiciaire. Il veut voir un avocat, mais se trompe d'étage. Au parquet, il voit le bureau du procureur ouvert, remarque la veste sur le fauteuil et dérobe le portefeuille. Il descend au rez-de-chaussée, vole les 250 € et jette le portefeuille dans la réserve d'eau des WC.
ll a avoué les faits et ses empreintes ont été relevées sur le portefeuille.
« Nous aimerions qu'il parte »
Hier, Chantal Noblet, déléguée régionale d'UNSA justice, a dénoncé « la volonté d'accuser un collègue sans preuve, tout simplement parce que le procureur a croisé le greffier en sortant des WC. Mobiliser quatre enquêteurs pour rechercher un portefeuille, c'est du jamais vu. Personne ne veut plus travailler avec lui ».
Hervé Pavy, pour sa part, dit qu'il comprend la solidarité des greffiers. Mais, dans cette affaire, il s'estime victime : « J'ai été informé au fur et à mesure de la procédure que je n'ai, bien sûr, pas menée moi-même. J'ai présenté par courrier mes excuses au greffier, victime d'un malheureux enchaînement de circonstances. »
Serge LE LUYER.
Lundi 20 août, à la cité judiciaire, Hervé Pavy, procureur de la République, s'aperçoit qu'il n'a plus son portefeuille. Il se précipite vers les toilettes, au 4e étage, où il pense l'avoir laissé, sur les lavabos. Il croise un greffier qui sort des WC. À l'intérieur, pas de portefeuille. C'est la police qui le retrouvera, quelques heures plus tard, dans les toilettes du rez-de-chaussée. Mais les 250 € qu'il contenait ont disparu.
Le lendemain, mardi, le greffier est prié de suivre des policiers au commissariat. Ils le soupçonnent d'avoir volé l'argent. Le greffier nie vigoureusement. Une perquisition est effectuée à son domicile. Après sept heures de garde à vue, il ressort libre, mais les poursuites ne sont pas interrompues.
Elles le seront quand, au terme d'une enquête exemplaire, la police interpelle le coupable, à Lille. Le 20 août, ce voleur récidiviste est à la cité judiciaire. Il veut voir un avocat, mais se trompe d'étage. Au parquet, il voit le bureau du procureur ouvert, remarque la veste sur le fauteuil et dérobe le portefeuille. Il descend au rez-de-chaussée, vole les 250 € et jette le portefeuille dans la réserve d'eau des WC.
ll a avoué les faits et ses empreintes ont été relevées sur le portefeuille.
« Nous aimerions qu'il parte »
Hier, Chantal Noblet, déléguée régionale d'UNSA justice, a dénoncé « la volonté d'accuser un collègue sans preuve, tout simplement parce que le procureur a croisé le greffier en sortant des WC. Mobiliser quatre enquêteurs pour rechercher un portefeuille, c'est du jamais vu. Personne ne veut plus travailler avec lui ».
Hervé Pavy, pour sa part, dit qu'il comprend la solidarité des greffiers. Mais, dans cette affaire, il s'estime victime : « J'ai été informé au fur et à mesure de la procédure que je n'ai, bien sûr, pas menée moi-même. J'ai présenté par courrier mes excuses au greffier, victime d'un malheureux enchaînement de circonstances. »
Serge LE LUYER.
Ouest-France
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