ENFANTS EN DANGER ,C'EST LE RÔLE DES ELUS DE REPERER DANS LEUR COMMUNE, LES FAMILLES....... EN ILLE-et - VILAINE COMME AILLEURS, LE NOMBRE NE CESSE D'AUGMENTER
Ouest-France
Ille-et-Vilaine, BRETAGNE-
2 600 enfants en danger placés dans le département
Ils sont 20 % de plus en trois ans. Le nombre d'enfants en danger ne cesse d'augmenter en Ille-et-Vilaine comme ailleurs. Est-il possible d'agir avant qu'il ne soit trop tard ?
Enquête Un enfant en danger, c'est quoi ?
Selon l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (Odas), l'enfant maltraité est un « enfant victime de violences physiques, psychologiques, sexuelles ou de négligences graves ayant des conséquences sur son développement psychique et physique ». Sans être maltraités, certains vivent dans des conditions qui mettent en danger leur éducation, mais aussi leur sécurité et leur moralité.
Quel est le profil sociologique d'une famille d'enfant en danger ?
De l'avis des professionnels, il est très varié. Concernant les violences physiques, psychologiques et sexuelles, tous les milieux sociaux sont concernés. En Ille-et-Vilaine, on note la prédominance, à quasi-égalité, des femmes qui élèvent seules leurs enfants et des familles avec un père et une mère. Les premières se retrouvent souvent dans une grande précarité et isolée. Les secondes vivent des divorces très conflictuels, quel que soit le milieu.
Viennent ensuite les familles recomposées et les pères seuls. Loin derrière. Par contre, concernant les graves carences éducatives, médicales ou affectives, elles sont plus notables dans les milieux défavorisés.
Comment améliorer le signalement ?
Sans doute en sensibilisant davantage les bailleurs sociaux qui ont une quantité d'informations importantes.
Mais aussi en rappelant aux élus que c'est leur rôle de repérer dans leur commune, leur quartier, les familles en difficulté et les aider.
Le conseil général d'Ille-et-Vilaine a, par exemple, mis en place une visite médicale obligatoire dans les écoles maternelles. Au-delà des conditions physiques, l'état psychologique de l'enfant est évalué : est-ce qu'il parle ? Est-ce qu'il va vers les autres ?... 12 102 enfants ont été vus en 2009. 5 à 6 % d'entre eux ont nécessité une rencontre avec la famille par la suite.
Pourquoi les solutions de placements se font rares ?
Le conseil général, qui a pour obligation d'assurer cet accueil, ne peut pas démultiplier le nombre de places. En Ille-et-Vilaine, il existe 18 structures et 850 familles accueillent des enfants. Ce dernier chiffre stagne. Malgré une plus grande professionnalisation des assistantes familiales, ça reste un métier difficile.
Et l'accueil d'urgence ?
Normalement, le centre départemental d'accueil d'urgence, à Chantepie près de Rennes, répond 24 heures sur 24. Mais parfois le taux d'occupation atteint les 120 % d'occupation... Du coup, une réponse intermédiaire se développe : le placement à domicile. L'enfant retourne dans sa famille avec un suivi très rapproché de l'éducateur.
Et l'enfant délinquant ?
C'est toujours un enfant en danger. Certaines situations dans son milieu familial et environnemental vont l'amener à se rebeller, se révolter. Il y a ceux qui vont faire la bonne rencontre mais dont on ne parle pas, et ceux qui vont se rattacher à une bande, vouloir s'y affirmer, s'y construire et se retrouver, au final, devant le tribunal. Avec le placement, les juges et les travailleurs sociaux espèrent enrayer le processus en apportant un cadre à ce mineur.
Quel est le profil sociologique d'une famille d'enfant en danger ?
De l'avis des professionnels, il est très varié. Concernant les violences physiques, psychologiques et sexuelles, tous les milieux sociaux sont concernés. En Ille-et-Vilaine, on note la prédominance, à quasi-égalité, des femmes qui élèvent seules leurs enfants et des familles avec un père et une mère. Les premières se retrouvent souvent dans une grande précarité et isolée. Les secondes vivent des divorces très conflictuels, quel que soit le milieu.
Viennent ensuite les familles recomposées et les pères seuls. Loin derrière. Par contre, concernant les graves carences éducatives, médicales ou affectives, elles sont plus notables dans les milieux défavorisés.
Comment améliorer le signalement ?
Sans doute en sensibilisant davantage les bailleurs sociaux qui ont une quantité d'informations importantes.
Mais aussi en rappelant aux élus que c'est leur rôle de repérer dans leur commune, leur quartier, les familles en difficulté et les aider.
Le conseil général d'Ille-et-Vilaine a, par exemple, mis en place une visite médicale obligatoire dans les écoles maternelles. Au-delà des conditions physiques, l'état psychologique de l'enfant est évalué : est-ce qu'il parle ? Est-ce qu'il va vers les autres ?... 12 102 enfants ont été vus en 2009. 5 à 6 % d'entre eux ont nécessité une rencontre avec la famille par la suite.
Pourquoi les solutions de placements se font rares ?
Le conseil général, qui a pour obligation d'assurer cet accueil, ne peut pas démultiplier le nombre de places. En Ille-et-Vilaine, il existe 18 structures et 850 familles accueillent des enfants. Ce dernier chiffre stagne. Malgré une plus grande professionnalisation des assistantes familiales, ça reste un métier difficile.
Et l'accueil d'urgence ?
Normalement, le centre départemental d'accueil d'urgence, à Chantepie près de Rennes, répond 24 heures sur 24. Mais parfois le taux d'occupation atteint les 120 % d'occupation... Du coup, une réponse intermédiaire se développe : le placement à domicile. L'enfant retourne dans sa famille avec un suivi très rapproché de l'éducateur.
Et l'enfant délinquant ?
C'est toujours un enfant en danger. Certaines situations dans son milieu familial et environnemental vont l'amener à se rebeller, se révolter. Il y a ceux qui vont faire la bonne rencontre mais dont on ne parle pas, et ceux qui vont se rattacher à une bande, vouloir s'y affirmer, s'y construire et se retrouver, au final, devant le tribunal. Avec le placement, les juges et les travailleurs sociaux espèrent enrayer le processus en apportant un cadre à ce mineur.
Alexandra BOURCIERet Samuel NOHRA.
Ouest-France
Libellés : 0008 ENFANTS EN DANGER
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