«Les infiltrés» sont de retour sur France 2 le 6 avril à 22h20, Le documentaire sera suivi d'un débat.
Le magazine d'investigation en caméra cachée qui avait fait polémique sur France 2 l'an dernier, revient avec une enquête sur les «prédateurs sexuels».
David Pujadas et «Les infiltrés» sont de retour. (Photo: DR)
Ce phénomène, appelé «grooming», beaucoup en ont entendu parler, mais qui sont ces «prédateurs»? Comment opèrent-ils? Les sites pour ados sont-ils vraiment sécurisés? Que fait la police? Pour y répondre, des reporters de l'agence Capa ont infiltré pendant près d'un an le réseau pédophile.
Ils se sont connectés sur la toile en se mettant dans la peau d'une adolescente. «C'était la partie la plus facile de l'enquête: il a suffit de s'inscrire, les prédateurs venaient à nous!», raconte Laurent Richard, le rédacteur en chef.
Muni d'une caméra cachée, il s'est présenté aux rendez-vous donnés par ces pédophiles, pour les faire parler (avec voix truquées et visages floutés). «Je leur ait dit que j'étais journaliste. Jamais ils n'ont fui. Ces gens-là ont parlé pour la première fois», témoigne-t-il.
«Les infiltrés» sont allés voir du côté des «chat» pour adolescents, soit-disant sécurisés, pour montrer qu'il n'en est rien... même chez le leader, ado.fr, propriété de Lagardère. «Une heure après notre interview, ils ont renforcé leur sécurité», selon Laurent Richard.
Ils ont aussi réussi à infiltrer le réseau en se faisant passer pour pédophiles. Ainsi ils ont pu rencontrer des violeurs d'enfants en «activité» depuis des années et jamais arrêtés, des collectionneurs de fichiers pédopornographiques...
«J'ai mis beaucoup de temps pour les mettre en confiance. Ces gens sont tournés vers leur obsession, ils ne m'ont jamais regardé dans les yeux», raconte Laurent Richard, éprouvé par cette expérience.
«Parfois j'avais envie de vomir en voyant leurs photos mais je devais me retenir pour continuer mon interview», dit-il.
Pour les combattre, les forces de police semblent dérisoires et en retard. Cela fait seulement 9 mois que les policiers peuvent utiliser un pseudonyme sur internet...
Une fois l'enquête terminée, les reporters ont dénoncé à la police tous les pédophiles rencontrés - l'un a été arrêté depuis - car la loi rend complice tout témoin d'agissements sur mineurs.
«Les infiltrés» sont-ils des auxiliaires de police? «Non, des citoyens», répond Hervé Chabalier, le patron de Capa, pour qui la vocation des «infiltrés» est de dénoncer des «systèmes, pas des gens».
«On ne mélange pas les genres mais dans ce cas précis, la loi va au-delà du secret des sources. On le savait en démarrant l'enquête», ajoute-t-il.
«On ne va pas s'empêcher de dénoncer un violeur de mineurs parce qu'on a notre carte de presse!», renchérit David Pujadas, le présentateur.
«L'enquête a permis de voir que le filet des policiers avait des mailles énormes. Mais le but n'est pas d'emmerder la police, qui espère d'ailleurs, en "off", que ce reportage lui permettra d'avoir plus de moyens», commente Hervé Chabalier.
«Les infiltrés» (cinq autres magazines seront proposés dans les prochaines semaines) n'ont utilisé la caméra cachée qu'à «bon escient, pour aller voir derrière les portes qui se ferment lorsqu'on a jugé que c'était contraire à l'intérêt public», résume Hervé Chabalier.
Le documentaire sera suivi d'un débat.
«Les infiltrés», France 2 le 6 avril à 22h20.
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